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24 juillet 2006

Envoi

 

   



DE LA PROXIMITÉ À L’ENVOI






 





Marc 6, 1-13

1  Jésus partit de là. Il vient dans sa patrie et ses disciples le suivent.
2  Le jour du sabbat, il se mit à enseigner dans la synagogue. Frappés d’étonnement, de nombreux auditeurs disaient: "D’où cela lui vient-il? Et quelle est cette sagesse qui lui a été donnée, si bien que même des miracles se font par ses mains?
3  N’est-ce pas le charpentier, le fils de Marie et le frère de Jacques, de Josès, de Jude et de Simon? et ses sœurs ne sont-elles pas ici, chez nous?" Et il était pour eux une occasion de chute.
4  Jésus leur disait: "Un prophète n’est méprisé que dans sa patrie, parmi ses parents et dans sa maison."
5  Et il ne pouvait faire là aucun miracle; pourtant il guérit quelques malades en leur imposant les mains.
6  Et il s’étonnait de ce qu’ils ne croyaient pas. Il parcourait les villages des environs en enseignant.

7  Il fait venir les Douze. Et il commença à les envoyer deux par deux, leur donnant autorité sur les esprits impurs.
8  Il leur ordonna de ne rien prendre pour la route, sauf un bâton: pas de pain, pas de sac, pas de monnaie dans la ceinture,
9  mais pour chaussures des sandales, "et ne mettez pas deux tuniques".
10  Il leur disait: "Si, quelque part, vous entrez dans une maison, demeurez-y jusqu’à ce que vous quittiez l’endroit.
11  Si une localité ne vous accueille pas et si l’on ne vous écoute pas, en partant de là, secouez la poussière de vos pieds: ils auront là un témoignage."
12  Ils partirent et ils proclamèrent qu’il fallait se convertir.
13  Ils chassaient beaucoup de démons, ils faisaient des onctions d’huile à beaucoup de malades et ils les guérissaient.




*



Proximité, familiarité, autant d’obstacles insurmontables à l’Évangile et dont on fait naïvement l’Alpha et Oméga de son annonce ! Il faudrait se rendre proche, plaire, éviter toute critique, et tout irait bien ! Que ce puisse être parfois l’Alpha, peut-être, ce n’est en tout cas pas l’Omega ! Et même pour l’Alpha, il faut être circonspect avec cette stratégie : cela fait quelques décennies qu’on l’a adoptée, avec les résultats que l’on sait.

Et pourtant un texte comme celui que nous avons lu nous met nettement en garde contre ce genre de volonté de plaire, contre les stratégies de la proximité. Cela provoque aisément en écho la conviction que l’on est proche, que Jésus est un bon copain, un familier : résultat, il ne put faire de miracle !

Exemple au hasard : l’Église Réformée, en France, aujourd’hui : cote de popularité au zénith. Bloquée depuis quelques décennies au plus haut des sondages. Oh ! on connaît bien les protestants, ils sont sympathiques, ils ne nous remettent jamais en question, ils se plient à toutes nos exigences. Résultat, quand il s’agit de rogner sur la liberté de culte, on est aux premières loges, et au prix supplémentaire de ce que le résultat escompté par cette sympathie, à savoir le tournement vers Dieu, la conversion en termes techniques, n’a jamais lieu — et pour cause, s’il n’y a aucune exigence, si l’on connaît bien le petit Jésus sympathique, eh bien, il n’y a qu’à se contenter de la grâce à bon marché que l’on nous a proposée, qui ne coûte rien que d’accepter le sourire et de le rendre. Il n’y a aucune autre libération à espérer.

C’est ainsi que lorsqu’on tente de dire la moindre exigence libératrice à ces familiers, comme à Nazareth, on ne fait que susciter l’inimitié : qu’est ce que cette intolérance subite, qu’est que ce moralisme ? Car la suite du texte, où il est question de la mission d’évangélisation des disciples, qui connaît du succès celle-là, le précise : « Ils partirent et ils proclamèrent qu’il fallait se convertir » (v. 12). Ce qui implique concrètement qu’il y a des choses à changer dans les comportements. Et ça, c’est le côté… désagréable de toute délivrance !

Je ne résiste pas à la tentation, pour illustrer cela, de citer un extrait du livre de C.S. Lewis,
Le grand divorce, où en visite par une vision à l’entrée du Paradis, l’auteur décrit la scène suivante. Il y voit un homme un homme qui hésite à entrer, empêché de la sorte :

« Sur son épaule se tenait un petit lézard rouge qui agitait sa queue comme un fouet et murmurait des choses à l'oreille de celui qui le portait. Au moment où nous l'aperçûmes, ce dernier tourna la tête vers le reptile avec un grognement d'impatience. "Tais-toi, voyons", lui dit-il. Mais l'animal balançait sa queue et continuait à
chuchoter.
[Apparaît un être qui] avait une forme plus ou moins humaine, mais il était plus grand qu'un homme, et si étincelant que je pouvais à peine le regarder, écrit CS Lewis, qui poursuit : Sa présence heurta mes yeux, et mon corps aussi, car il dégageait de la chaleur en même temps que de la lumière, comme le soleil au matin d'une implacable journée d'été.
"Je m'en vais, dit [l’homme portant le petit lézard sur l’épaule]. Merci de votre hospitalité [au paradis, car la scène se passe à l’entrée du paradis. Merci de votre hospitalité]. Mais ce n'est pas la peine, vous voyez. J'ai dit à ce petit individu (il montrait le lézard) que s'il venait, il fallait qu'il se tienne tranquille - et il a insisté pour venir. Naturellement, ses sornettes ne sont pas de mise ici, je m'en rends compte. Mais il ne s'arrêtera pas. Il ne me reste qu'à m'en retourner.
- Aimeriez-vous que je le fasse taire? dit l'esprit flamboyant
- c'était un ange, je le compris soudain.
-
Bien sûr.
- Alors je vais le tuer, dit l'ange, en faisant un pas en avant.
-
Oh! aïe! Attention. Vous me brûlez. Pas si près!
- Vous ne voulez donc pas qu'on le tue?
- Tout à l'heure, vous n'avez pas parlé de le tuer. Je n'avais pas l'intention de vous ennuyer en vous demandant quelque chose d'aussi radical.
- C'est le seul moyen, dit l'ange, dont les mains brûlantes étaient tout près du lézard. Dois-je le tuer?
- Eh bien, c'est une autre question. Je suis tout prêt à la considérer, mais je n'avais pas encore envisagé cet aspect-là, vous voyez? Je veux dire que, pour le moment, je pensais seulement le faire taire parce que ici en haut
- eh bien, il est diablement embarrassant.
- Puis-je le tuer?
- Oh! il sera toujours temps de discuter cela plus tard.
-
Il n'y a aucune raison d'attendre. Puis-je le tuer:
- Excusez-moi, je n'ai jamais songé à vous importuner de la sorte. Non vraiment, ne vous faites pas de souci pour lui. Regardez! Il s'est décidé à dormir. Je suis sûr que tout ira bien maintenant. Je vous remercie infiniment.
- Puis-je le tuer?
- Honnêtement, je ne crois pas que ce soit nécessaire. Je suis sûr que je pourrai le faire tenir tranquille maintenant. Je crois qu'il vaudrait beaucoup mieux procéder graduellement.
- Agir progressivement serait tout à fait inutile.
- Vous croyez? Bon. Je vais réfléchir à votre proposition. Honnêtement oui, je vous laisserais bien le tuer tout de suite, mais à la vérité, je ne me sens pas très bien aujourd'hui; ce serait stupide de le faire maintenant. J'aimerais être en bonne santé pour l'opération. On verra un autre jour.
- Il n'y aura pas d'autre jour. Nous vivons dans un éternel présent maintenant.
- Allez-vous-en! Vous me brûlez. Comment pourrais-je vous dire de le tuer? Vous me tueriez, moi, si vous le faisiez.

- Certainement pas.
-
Mais vous me faites déjà mal à présent.
- Je n'ai jamais dit que cela ne vous ferait pas mal. »
Etc. Vous trouverez la suite dans le livre de
CS Lewis, Le grand divorce (entre l’enfer et le paradis). »

Jésus « fait venir les Douze. Et il commença à les envoyer deux par deux, leur donnant autorité sur les esprits impurs » (v. 7) — genre petit lézard. Et plus loin (v. 13) : « Ils chassaient beaucoup de démons ». Ce qui suppose la volonté d’exercer la dite autorité : « laissez-moi l’ôter ». Et pour cela : « ils proclamèrent qu’il fallait se convertir » (v. 12).

Cela après le constat selon lequel lui, Jésus, « ne pouvait faire là aucun miracle » (v. 5) — à Nazareth, où il est familier… Cela dit, précise le texte, « il guérit — pourtant — quelques malades en leur imposant les mains » (v. 5). Histoire de dire que le problème n’est pas en sa capacité à libérer — puisqu’il « s’étonnait de ce qu’ils ne croyaient pas » (v. 6) — mais l’écho qu’il a eu, ou n’a pas eu chez ses familiers : oh ! laissez-moi vivre comme je l’ai toujours fait… D’autant que Jésus « parcourait les villages des environs en enseignant » (ibid.), avec manifestement plus de succès que chez ses proches. C’est sur cela qu’il envoie ses disciples en « leur donnant autorité sur les esprits impurs » (v. 7). Genre le petit lézard de C.S. Lewis qui ne partira pas si on est si « tendre » envers sa victime qu’on lui accorde, comme elle le demande, de ne pas être remise en question. Or l’Évangile qui libère demande des changements de vie.

Voilà qui fait intolérant et quelque peu… « moraliste ». Pensez : les Douze, envoyés, se mettent du coup à proclamer qu’il faut se convertir !

Proclamer donc, que ce que l’on fait n’est peut-être pas adéquat à la liberté de l’Évangile, et au comportement libre qu’il induit ; comportement, c’est-à-dire — pardonnez-moi — « morale ». Car là, on a lâché le gros mot, « morale », « moralisant », « moraliste » — en guise de caricature quant à l’exigence d’un changement libérateur (« Sortez de Babylone » ; « quittez ce qui vous rend captifs » ; « acceptez devoir tuer votre lézard »). Mais c’est une exigence, ça ! — « moralisme » donc ! Mot qui suffit pour discréditer quiconque s’en voit affublé. Et ainsi, pas besoin de l’écouter : pour qui il se prend — il est de nos familiers !

Eh bien, cette exigence est pourtant au cœur de la Déclaration de foi de notre Église. Je cite :
« L’ÉGLISE REFORMÉE DE FRANCE […] proclame devant la déchéance de l’homme, le salut par grâce, par le moyen de la foi en Jésus-Christ, Fils unique de Dieu, qui a été livré pour nos offenses et qui est ressuscité pour notre justification ;
[…]
Pour obéir à sa divine vocation, elle annonce au monde pécheur l’Évangile de la repentance et du pardon, de la nouvelle naissance, de la sainteté et de la vie éternelle… »

Oui, on a bien entendu : « monde pécheur, repentance et pardon, nouvelle naissance, sainteté… » Voilà qui est dans notre Déclaration de foi, et qui, pris au sérieux, avant que cela ne devienne une série de formules, a eu l’impact suffisant pour mener l’Église jusqu’à nous.

C’est la raison pour laquelle je me plais à dire aux dames aînées, qu’elles sont, comme héritières de ce tournant spirituel, et jusqu’ à leur âge avancé — car il ne suffit pas de naître de la chair —, piliers et avenir de nos Églises.

Cela pour un envoi qui est réitéré par l’Évangile, nous concernant, aujourd’hui. Et cela au-delà de toute crainte :
si les prophètes, les apôtres, Jésus lui-même ont vu leur prédication mal accueillie, c'est parce que la parole de Dieu dérange. Cela dit c'est ainsi qu'elle est nourrissante.

En effet,
comme des enfants, le peuple reproche à ceux qui lui sont envoyés de ne pas les nourrir que de bonbons et de ne pas les guérir que de poudre de perlimpinpin. Contrairement à celle des faux prophètes et autres chefs de sectes, c'est en étant vraie, parfois amère, parfois douce, et en ne contournant pas les vrais problèmes, que la parole de Dieu guérit en vérité.

Serons-nous sensibles à la supplique du petit lézard, ou fidèles à l’envoi de Jésus ?


 

 R.P.
Antibes, 16.07.06

 

 

 

 

09:45 Écrit par rolpoup dans Dimanches & fêtes | Lien permanent | Commentaires (0)

16 juillet 2006

Jazz à Juan - Célébration œcuménique 2006





FESTIVAL DE JAZZ 2006

CÉLÉBRATION ŒCUMÉNIQUE
16 Juillet 2006










(Stanislas :) Bienvenue à tous de la part des communautés catholique et réformée de notre ville. À travers un moment de louange conduit par les chœurs  «LADIES OF ALABAMA», nous avons voulu placer notre célébration de cette année sous le signe de ce que, pour la première fois en 2006, notre pays, la France, a voulu célébrer et fixer une date de commémoration de la fin de l’esclavage. Voilà qui devait nous retenir pour une célébration gospel.

(Bienvenue en italien, anglais [Jack] et allemand [Marie-José]).

(Roland :)
« Il y a un siècle de cela, l’esclavage était aboli. Cette proclamation historique faisait, comme un grand phare, briller la lumière de l'espérance aux yeux de millions d'esclaves noirs marqués au feu d'une brûlante injustice. Ce fut comme l'aube joyeuse qui mettrait fin à la longue nuit de leur captivité. Mais cent ans ont passé… » Et où en est-on ? Tel était le début du fameux discours de Martin Luther King « Je fais un rêve ».

(Bernard :)
Depuis, près d’un nouveau demi-siècle est passé, mais où en est-on au fond ? Est-ce que l’interpellation d’alors à son pays n’est pas actuelle pour tous nos pays, quand ne cessent de se creuser les abîmes qui divisent notre monde, et qui plongent les uns, toujours plus nombreux, dans la plus affreuse misère, face à des îlots d'une richesse toujours plus arrogante ?

(Roland :)
Notre pays a enfin donné un jour de commémoration pour les jours sombres dont Martin Luther King célébrait le centenaire de la fin dans son pays. Et chez nous, on le sait, aujourd’hui, la décision de cette commémoration ne s’est pas faite sans difficultés. N’a-t-on pas parlé de concurrence des mémoires — comme si le souvenir des souffrances devait se concurrencer ?

(Bernard :)
Il y a du chemin à faire, encore, pour voir se réaliser le rêve de Martin Luther King, qui fut aussi celui des prophètes bibliques. Car dans la douleur, loin de se concurrencer les victimes se sont portées comme en écho. Les esclaves modernes ont puisé chez les prophètes bibliques les thèmes de leur espérance. Ils y ont relu leurs chants de délivrance. Voilà le gospel. Voilà autant de voies de libération, voilà autant de voix de la liberté auxquelles nous voulons joindre les nôtres ce matin pour contribuer, par notre louange, à bâtir encore l’espérance contre tout ce qui divise, tout ce qui assombrit notre monde.


1) Glory glory Hallelujah !



Révolution (François)

Je rêve parfois d’une révolution Que ne conduirait pas la marche des militaires Qui n'apparaîtrait pas au bout de leurs canons
Ni morts, ni victimes, ni otages, ni guerre

Elle aurait pour toute arme la violence de l'amour
Et nos seules mains nues, tendues et solidaires
On irait sur les places, les rues, les carrefours
Redonner de l'espoir à ceux qui désespèrent

On s'attaquerait encore aux causes du racisme.
On lutterait pied à pied contre toute injustice,
La misère, le rejet, la haine, l'humiliation.

Ce serait sans doute le plus beau chant de victoire.


Éz 37, 1-3 & 13-14 : (Roland)
« L’Esprit du Seigneur me saisit; son Esprit m’emmena et me déposa dans une large vallée couverte d’ossements.
Le Seigneur me fit circuler tout autour d’eux, dans cette vallée: ils étaient très nombreux et complètement desséchés.
Alors le Seigneur me demanda: "Toi, l’homme, dis-moi, ces ossements peuvent-ils reprendre vie?"
[…] Vous serez convaincus que je suis le Seigneur quand j’ouvrirai vos tombes et vous en ferai remonter,
quand je vous ferai reprendre vie par mon Esprit. »


2) Dry Bones




Si (Christine)


Si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre d'un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir;

Si tu peux supporter d'entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d'entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d'un seul mot;

Si tu sais être bon, si tu sais être sage
Sans être moral ni pédant;
Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d'un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,
Alors
Tu seras un homme, mon fils.

D’après Rudyard Kipling



Daniel 7, 13-14 : (Bernard)
« Je regardais pendant mes visions nocturnes, Et voici que sur les nuées du ciel Arriva comme un fils d’homme; Il s’avança vers l’Ancien des jours, Et on le fit approcher de lui.
On lui donna la domination, l’honneur et la royauté ».



3) Spiritual Fight



Notre peur la plus profonde (Christiane)

Notre peur la plus profonde
C'est notre propre lumière

Nous posons la question :
Qui suis-je, moi, pour être brillant,
radieux talentueux et merveilleux ?
En fait, qui est-tu pour ne pas l'être ?
tu es un enfant de Dieu.
te restreindre, vivre petit
ne rend pas service au monde.

Nous sommes nés pour rendre manifeste
la gloire de Dieu qui est en nous.

au fur et à mesure que nous laissons briller notre propre lumière,
nous donnons inconsciemment aux autres
la permission de faire de même.
En nous libérant de notre propre peur,
notre puissance libère automatiquement les autres.


D’après des paroles de Nelson Mandela


4) Amazing grâce



La fin de la nuit (Philippe)

Un maître demandait un jour à ses élèves
comment on pouvait distinguer
l'instant précis de la fin de la nuit,
de celui du lever du jour.

- Je pense, dit l'un, que c'est le moment
où on peut faire la différence entre un chien et un chat!
- Non, répondit le maître.

- Celui, alors,
où on peut faire la différence entre un sapin et un bouleau!
- Non, dit à nouveau le maître.

- Mais quand? Dites-nous, maître!

Le maître dit alors:
- C'est l'instant où en regardant un visage,
vous pouvez reconnaître votre frère.

(Inspiré d’un conte juif)


Apocalypse 22:5 : (Roland)
« Il n’y aura plus de nuit, nul n’aura besoin de la lumière du flambeau ni de la lumière du soleil, car le Seigneur Dieu répandra sur eux sa lumière »


5) Use me Lord



Salvan :
« Je vous le dis ici et maintenant, mes amis : même si nous devons affronter des difficultés aujourd'hui et demain, je fais pourtant un rêve. Je rêve que, un jour, nous nous lèverons et vivrons pleinement la véritable réalité de ces vérités que "Nous tenons […] pour évidentes par elles-mêmes : que tous les hommes sont créés égaux." 
Je rêve que, un jour, sur les rouges collines de Géorgie, les fils des anciens esclaves et les fils des anciens propriétaires d'esclaves pourront s'asseoir ensemble à la table de la fraternité. 
Je rêve que mes quatre petits enfants vivront un jour dans un pays où on ne les jugera pas à la couleur de leur peau mais à la nature de leur caractère. Je fais aujourd'hui un rêve ! 
Je rêve que, un jour, même en Alabama où le racisme est vicieux, un jour, les petits garçons et petites filles noirs, les petits garçons et petites filles blancs, pourront tous se prendre par la main comme frères et sœurs. Je fais aujourd'hui un rêve ! 
Je rêve que, un jour, tout vallon sera relevé, toute montagne et toute colline seront rabaissés, tout éperon deviendra une pleine, tout mamelon une trouée, et la gloire du Seigneur sera révélée à tous les êtres faits de chair tout à la fois. 
Telle est mon espérance. »

D’après M.L. King


Ésaïe 40, 3-4 — Matthieu 3, 3 : (Bernard)
« Ouvrez le chemin de l’Éternel, Nivelez dans la steppe Une route pour notre Dieu.
Que toute vallée soit élevée, Que toute montagne et toute colline soient abaissées! Que les reliefs se changent en terrain plat Et les escarpements en vallon! »


6) I just can’t give up



Les mots périmés (Josiane)

Un jour, les enfants apprendront des mots
qu'ils auront du mal à comprendre.
Les enfants de Calcutta demanderont:
- Qu'est-ce que la faim?
Les enfants d'Alabama questionneront:
- Qu’est-ce que la ségrégation raciale?
Les enfants d'Hiroshima s'étonneront:
- Qu'est-ce que la bombe atomique?
Et les enfants des écoles demanderont:
- Qu’est-ce que la guerre?

C'est toi qui leur répondras.
Tu leur diras :
- Ce sont des mots désaffectés, comme les diligences, les galères ou l'esclavage.
Des mots qui ne veulent plus rien dire.
C'est pour cela qu'on les a retirés du dictionnaire.

D’après Jean DEBRUYNE


Ésaïe 65, 19 : (Roland)
Je ferai de Jérusalem mon allégresse Et de mon peuple ma joie; On n’y entendra plus Le bruit des pleurs et le bruit des cris.



7) Jesus is real



Te voilà ma terre (Stan)

Te voilà ma terre!
Ça y est, je t'ai trouvée.
C'est vrai, j’ai longtemps marché, aujourd'hui, je me sens fatigué.
C'est vrai, j’ai longtemps marché, je vais pouvoir enfin me reposer.

Riche des étoiles et des aurores pâles où le vent me faisait frissonner.

Riche des mirages des lointains rivages où le vent me poussait sans arrêt.

Riche des visages de filles sauvages aux cheveux emmêlés.

Riche de ces hommes se battant pour un royaume où l'on vivrait en paix.

Te voilà ma terre!
Ça y est, je t'ai trouvée ma terre de vie, d'espoir et d'amour, ma terre de liberté.

D’après Jean HUMENRY


Ésaïe 65, 17 : (Bernard)
En effet, voici que je vais créer des cieux nouveaux et une terre nouvelle; ainsi le passé ne sera plus rappelé, il ne remontera plus jusqu’au secret du cœur
.


8) Oh when the saints



Ensemble (Marie-Odile)

Quelles que soient tes convictions,
ta religion ou la
couleur de ta peau,

Seul l'amour, donné et reçu, fait vivre et grandir
l'être humain.
Et peut faire de notre monde une fraternité universelle.
Chacun, chacune, surtout le plus démuni,
est unique et digne d’être aimé

Partageons ce que nous avons, refusons toute forme d'injustice et la paix pourra Naître.
Contemplons en chaque personne, même blessée par la vie, sa secrète beauté.
Écoutons le chant des enfants, des oiseaux et celui des étoiles.
N'enfermons jamais l'autre dans son passé:
que notre pardon mutuel révèle qu'un avenir est toujours possible...


(Bernard :) Dans le respect des convictions intimes de chacun, nous invitons celles et ceux qui le souhaitent à se lever pour redire ensemble, chacun dans sa langue, la prière des croyants qui se sentent disciples de Jésus de Nazareth,  le Notre Père

Notre Père qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.

Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour.
pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons
aussi à ceux qui nous ont offensés.
Ne nous soumets pas à la tentation
mais délivre-nous du mal,
car c'est à toi qu'appartiennent
le règne, la puissance et la gloire,
aux siècles des siècles. Amen.



(R
oland :)
« Quand nous entendrons résonner les voix de la liberté dans chaque village et chaque hameau, dans chaque État et dans chaque cité, nous pourrons hâter la venue du jour où tous les enfants de Dieu, les Noirs et les Blancs, les juifs et les nations, les catholiques et les protestants, pourront se tenir par la main et chanter les paroles du vieux "spiritual" noir : "Libres enfin ! Libres enfin ! Merci Dieu tout-puissant, nous voilà libres enfin." » (MLK)


9) Oh Happy Day



Voir ici les célébrations 2006-2011
(version pdf ici).
Et ici : 2004  et 2005 (pdf).

 

 

 


14:20 Écrit par rolpoup dans Jazz, Musique, Silence & paroles | Lien permanent | Commentaires (0)

08 juillet 2006

Un Dieu...






... absent et sourd ?




 


Luc 18, 1-8 :
1 « Jésus leur dit une parabole sur la nécessité pour eux de prier constamment et de ne pas se décourager.
2 Il leur dit: ''Il y avait dans une ville un juge qui n’avait ni crainte de Dieu ni respect des hommes.
3 Et il y avait dans cette ville une veuve qui venait lui dire: Rends-moi justice contre mon adversaire.
4 Il s’y refusa longtemps. Et puis il se dit: Même si je ne crains pas Dieu ni ne respecte les hommes,
5 eh bien! parce que cette veuve m’ennuie, je vais lui rendre justice, pour qu’elle ne vienne pas sans fin me casser la tête.''
6 Le Seigneur ajouta: ''Ecoutez bien ce que dit ce juge sans justice.
7 Et Dieu ne ferait pas justice à ses élus qui crient vers lui jour et nuit? Et il les fait attendre!''
8 Je vous le déclare: ''il leur fera justice bien vite. Mais le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre?'' »


Pour obtenir quelle justice les élus crient-ils à Dieu nuit et jour (Luc 19, v. 7) ? Car c’est donc bien finalement d’eux qu’il est question dans cette affaire de veuve. Élus c’est-à-dire en bref : peuple en mission.

Voilà qui donne une connotation qui vaut de n’être pas négligée : élus/veuve. Au-delà du fait que les veuves, en un temps sans protection sociale, sont le plus souvent dans un dénuement total, le parallèle élus/veuve éveille un soupçon redoutable. Si en effet la métaphore matrimoniale est constante chez les prophètes, qui connote peuple de Dieu et épouse de Dieu, ne voilà t-il pas une parabole pouvant suggérer comme une apparente… mort de Dieu ?! Ou au moins une absence : c’est là un des thèmes de l’exil.

Revenons aux élus : élus, c’est-à-dire invariablement, élus pour un envoi. Peuple en mission : voilà qui évoque, on le sait, une autre des interprétations de l’exil. Mission, car que ressort-il de l’exil ? — : que le Nom de Dieu se diffuse parmi les nations. Ce qui n’atténue que partiellement le mystère de l’exil. Quid de son motif historique ? — : « ce sont vos péchés qui vous éloignent de moi » disait Ésaïe (59, 2). Ainsi, il y aurait un éloignement par rapport à Dieu. Se serait-il absenté ? — comme le suggèrent nombre d’autres paraboles évangéliques…

Reste que pour la veuve — image, pour lors, d’Israël en exil, coupée de son Dieu — l'attitude du juge demeure incompréhensible, et ne trouve surtout pas dans la parabole d'explication par quelque manquement. Mais l’exil historique est censé pourtant avoir pris fin ! Eh bien précisément : voilà l’exil devenu le signe historique d'un exil plus fondamental : l'exil dans le malheur, la douleur, et le péché. Et au-delà de toutes les rédemptions, c'est de la rédemption de cette captivité-là que Jésus se veut porteur.

On sera tenté de dire : ces maux-là qui adviennent, incompréhensibles, l'auteur n'en serait-il pas le diable ? Ce serait certes une façon commode d'excuser Dieu, commode, mais courte, trop commode : Dieu serait-il impuissant face au diable ? Ce n’est pas ce que suggère Jésus, qui renvoie, via le juge agacé, non pas au diable, mais à Dieu. Où notre parabole garde tout son poids et son mystère. Il est des choses qui nous semblent bien étranges, bien injustes, dignes de révolte.

Ce que Jésus ne nie pas. Il ne nous induit point à tergiverser face à ce qui tient finalement du scandale : ce juge est imbuvable. Il ressemble au Dieu qui nous semble muet et sourd à nos malheurs !

Et Jésus ne suggèrera même pas d'excuses à fournir à ce Dieu, qui reste Dieu, mais à persévérer, à requérir la justice de la foi, à même de se manifester, dans sa splendeur et sa liberté. L'exil aura son terme, l'errance au désert prendra fin…

Encore que : « Quand le Fils de l'Homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » !

 




R. P.,
sur Luc 18, 1-8 –
pour Échanges — juillet-août 2006






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