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26 décembre 2006

Noël

 

 

 

 

 

Né à Bethléem

  

 

 

 

(Paul Klee – Il gardino del Tempio)

 

 

Matthieu 2, 1-12
1  Jésus étant né à Bethléem de Judée, au temps du roi Hérode, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem
2  et demandèrent: "Où est le roi des Juifs qui vient de naître? Nous avons vu son astre à l’Orient et nous sommes venus lui rendre hommage."
3  A cette nouvelle, le roi Hérode fut troublé, et tout Jérusalem avec lui.
4  Il assembla tous les grands prêtres et les scribes du peuple, et s’enquit auprès d’eux du lieu où le Messie devait naître.
5  "A Bethléem de Judée, lui dirent-ils, car c’est ce qui est écrit par le prophète:
6  Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas le plus petit des chefs-lieux de Juda: car c’est de toi que sortira le chef qui fera paître Israël, mon peuple."
7  Alors Hérode fit appeler secrètement les mages, se fit préciser par eux l’époque à laquelle l’astre apparaissait,
8  et les envoya à Bethléem en disant: "Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant; et, quand vous l’aurez trouvé, avertissez-moi pour que, moi aussi, j’aille lui rendre hommage."
9  Sur ces paroles du roi, ils se mirent en route; et voici que l’astre, qu’ils avaient vu à l’Orient, avançait devant eux jusqu’à ce qu’il vînt s’arrêter au-dessus de l’endroit où était l’enfant.
10  A la vue de l’astre, ils éprouvèrent une très grande joie.
11  Entrant dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie, sa mère, et, se prosternant, ils lui rendirent hommage; ouvrant leurs coffrets, ils lui offrirent en présent de l’or, de l’encens et de la myrrhe.
12  Puis, divinement avertis en songe de ne pas retourner auprès d’Hérode, ils se retirèrent dans leur pays par un autre chemin.
 



*


(Cf. 1ère partie - 24.12.06)

Humble lumière de Bethléem. Une lumière qui resplendit pourtant jusqu’aux confins du monde…
 


*


Les Mages la perçoivent, en signe : une étoile. Signe confirmé, et corrigé, peut-on dire, par la prophétie biblique : ce sera Bethléem, tandis que les Mages avaient pensé : Jérusalem.

Puis ensuite, c'est un ange, perçu en songe, qui dévoile aux Mages l’importance de cet enfant, qui va entraîner avant même d’avoir grandi, des troubles politiques ; ange à nouveau, après qu’ait été dévoilé à Joseph de la même façon son rôle dans la venue de ce Messie.

Rêve prophétique, comme celui de tous les prophètes bibliques, rêve prophétique comme celui d’Adam découvrant celle qui est chair de sa chair. Pour Joseph, il découvre que Marie est celle qui lui a été donnée de la même façon, et par lequel il devient le premier témoin de la venue du salut.

Pour les Mages, comme pour Joseph, l’ange confirme la prophétie biblique : précédant le songe, le rêve prophétique, c’est la prophétie biblique qui est la lumière des premiers témoins de ce qui s’est passé en Marie — premiers témoins : Joseph, puis les Mages.
 


*


Voilà donc qu’arrivent des Mages d’Orient. Ils vont découvrir cela eux aussi. L’étoile qu’ils ont vue, selon leur sagesse propre, ne saurait dire ce qu’est le message de Noël. Elle les conduit, non pas à une affirmation, mais à une question : « Où est le roi des Judéens qui vient de naître? ».

Quand Dieu écarte toute initiative humaine, comme il a écarté l’initiative de Joseph dans la naissance de Jésus, on ne saurait être que questions. Les Mages ne viennent pas avec leurs réponses et leurs certitudes. Ici on ne sait pas, on ne sait plus, c’est Dieu qui ouvre des chemins inconnus, ces chemins inconnus par lesquels repartiront les Mages : « divinement avertis en songe, ils se retirèrent dans leur pays par un autre chemin » (v. 12).

Ici les Mages ne savent et ne peuvent savoir qu’une chose : « Nous avons vu son astre à l’Orient et nous sommes venus l’adorer ». Comme Joseph et les Mages, nous ne pouvons rien à ce cadeau qui nous est fait — rien qu’adorer. Sa lumière a brillé jusqu’à nos confins. Humble lumière, comme celle qui maintenait l’espérance dans le Temple et qui deviendra rayonnement universel dans le Temple de son corps qui se bâtit ici pour toutes les nations.

Si nous avons compris, comme les premiers témoins, avec Joseph, puis les Mages, que Dieu seul prend l’initiative, alors nous pouvons à notre tour, nous en retourner par un autre chemin, celui de sa paix. Oui nous pouvons entrer dans sa paix. Le message de Noël est au-delà de nos intelligences, de notre compréhension, et c’est par cela que Dieu nous sauve.

Nous aussi pouvons dire et chanter à présent : « Nous avons vu son étoile apparaître et nous sommes venus l’adorer .»



R.P.,
Antibes, 25.12.06




Luc 2, 13-15
13  […] il se joignit à l’ange une multitude de l’armée céleste, qui louait Dieu et disait:
14  Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, Et paix sur la terre parmi les hommes qu’il agrée!
15  Or, quand les anges les eurent quittés pour le ciel, les bergers se dirent entre eux: "Allons donc jusqu’à Bethléem et voyons ce qui est arrivé, ce que le Seigneur nous a fait connaître."

Matthieu 2, 1b-6
1  … Des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem
2  et demandèrent: "Où est le roi des Judéens qui vient de naître? Nous avons vu son astre à l’Orient et nous sommes venus lui rendre hommage."
3  A cette nouvelle, le roi Hérode fut troublé, et tout Jérusalem avec lui.
4  Il assembla tous les grands prêtres et les scribes du peuple, et s’enquit auprès d’eux du lieu où le Messie devait naître.
5  "A Bethléem de Judée, lui dirent-ils, car c’est ce qui est écrit par le prophète:
6  Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas le plus petit des chefs — lieux de Juda : car c’est de toi que sortira le chef qui fera paître Israël, mon peuple."



*


Le tournant de notre histoire a lieu lorsque les yeux s’ouvrent sur ce qui semblait petit. À un bout une crèche, une mangeoire pour animaux ; puis, à l’autre bout, apparaîtra une croix — dressée vers le ciel… et qui mène à la crèche.

Jésus avait dit de la croix qu’il y serait « élevé de la terre ». Il parlait de son élévation dans les cieux depuis le moment où il devient le plus insignifiant, le plus petit pour les hommes. Mais c’est par là qu’il se dévoilera ainsi comme présent, en tous lieux, et présent auprès de nous, avec nous : « quand j’aurai été élevé de la terre, j’attirerai tous les hommes à moi » (Jean 12:32).

C’est lui, le Ressuscité, qui dira ainsi : « je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin des temps ». Mais comment savons-nous cela ? Eh bien, cela commence tout petit. C’est ce qu’ont découvert anges, Mages, et bergers.

Cette présence que nous ne pouvons pas atteindre nous est donnée, nous est devenue proche, offerte en un enfant ; qui ne se voyait pas.

N’y avait-il pas là de quoi faire louper cette vérité de la présence de Dieu à un ange, un Mage, ou un berger ? Ne cherchaient-ils celui que les cieux ne peuvent pas contenir — dans quelque chose de glorieux, d’évidemment glorieux, plutôt qu’en un lieu apparemment insignifiant ?

Les Mages vont à Jérusalem, ville royale, pas dans un village campagnard ! Et la prophétie les envoie en ce petit lieu : Bethléem.

N’y a-t-il pas là pour un Mage de quoi se dire : « des richesses, de l’or en présent pour un signe si insignifiant : un enfant pauvre, dans un pauvre village » ? Ne serait-il pas bien venu d’en garder un peu, de cet or — pour en faire meilleur usage !

Et pourtant c’est là et nulle par ailleurs que nous est donnée cette présence sans cela inaccessible, et qui vaut que l’on donne tout. C’est là que ce qui nous apprend et qui nous donne la présence du glorieux.

Et les bergers… Nous les avons entendus après la parole de l’ange : « Allons donc jusqu’à Bethléem ». N’y a-t-il pas là de quoi, comme les Mages, se dire en arrivant : « c’est tout ? — Un enfant pauvre dans la paille ? »

Et où les simples élargissent un sourire attendri, n’est-on pas tenté d’offrir une moue perplexe : « non, le Dieu éternel est dans les cieux, pas ici ! » Eh si, c’est là qu’il s’est rendu présent, avec nous — comme il le dira plus tard : tous les jours, jusqu’à la fin des temps.
Là présent, dans la paille — à Bethléem, pour nous faire découvrir sa présence dans une humble fragilité.

Bergers ou Mages, les hommes ne sont bien sûr pas seuls à être fondés à douter : les anges même ont de quoi douter ! — « Ne célébrons-nous pas Dieu dans la gloire céleste, nous autres anges ? » Or, il n’y a pas d’autre don de la présence universelle, même pour les anges, qui désirent y plonger leur regard, qu’à Bethléem.

La louange immense est ainsi donnée à Dieu en ce qui est donné petit ; notre louange commence à Bethléem avec celle des anges. Et c’est ici que notre sourire devient possible. Et c’est ici que donner devient possible.

Qui de nous humble berger, ou même riche Mage, voire même ange glorieux, atteint à l’immensité des cieux ? Alors l’immensité des cieux, dans la parole qui les a posés, nous a rejoints — qui permet enfin la louange : « Quand je regarde tes cieux, ouvrage de tes mains, La lune et les étoiles que tu as établies — Qu’est-ce que l’homme, pour que tu te souviennes de lui ? Et le fils de l’homme, pour que tu prennes garde à lui ? » (Psaume 8, 4-5).

Il nous a rejoints, en réponse à cette question pour louange — louange qui se fonde ainsi dans le simple sourire d’un berger, et qui nous ouvre avec les Mages, au don — même humble, pour commencer.

« Qui donc a méprisé le jour le jour des petits commencements ? » (Zacharie 4 :10).

C’est là que tout nous est donné ! En ce petit commencement qui conduira à l’élévation aux cieux, de celui que les cieux des cieux ne peuvent contenir. Il est donné là, aujourd’hui, sans sa fragilité.

Col 1, 15-20a :
15  Il est l’image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création.
16  Car en lui tout a été créé dans les cieux et sur la terre, ce qui est visible et ce qui est invisible, trônes, souverainetés, principautés, pouvoirs. Tout a été créé par lui et pour lui.
17  Il est avant toutes choses, et tout subsiste en lui.
18  Il est la tête du corps, de l’Église. Il est le commencement, le premier-né d’entre les morts, afin d’être en tout le premier.
19  Car il a plu à Dieu de faire habiter en lui toute plénitude
20  et de tout réconcilier avec lui-même, aussi bien ce qui est sur la terre que ce qui est dans les cieux, [...].



R.P.
Antibes, veillée — 24.12.06





09:50 Écrit par rolpoup dans Dimanches & fêtes | Lien permanent | Commentaires (0)

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