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22 janvier 2006

Le temps est accompli

 
 
  

LE TEMPS EST ACCOMPLI



 

 


 
  

Marc 1, 14-20
14  Après que Jean eut été livré, Jésus vint en Galilée. Il proclamait l’Évangile de Dieu et disait :
15  "Le temps est accompli, et le Règne de Dieu s’est approché : convertissez-vous et croyez à l’Évangile."
16  Comme il passait le long de la mer de Galilée, il vit Simon et André, le frère de Simon, en train de jeter le filet dans la mer : c’étaient des pêcheurs.
17  Jésus leur dit : "Venez à ma suite, et je ferai de vous des pêcheurs d’hommes."
18  Laissant aussitôt leurs filets, ils le suivirent.
19  Avançant un peu, il vit Jacques, fils de Zébédée, et Jean son frère, qui étaient dans leur barque en train d’arranger leurs filets.
20  Aussitôt, il les appela. Et laissant dans la barque leur père Zébédée avec les ouvriers, ils partirent à sa suite.


*
 

« Le temps est accompli », proclame Jésus dès le début de son ministère. Quel est le temps qui est accompli ? Qu’est-ce que cela signifie ? « Le Règne de Dieu s’est approché ».
 
Nous voilà au bout d’une longue marche : « le temps est accompli ». Une longue marche, commencée au début de la Création, comme projet de Dieu, et pour nous humains, un projet à accompagner, à développer — car c’est nous que Dieu envoie pour dire son salut au monde. Un projet de sortie des ténèbres et du chaos vers la lumière de la gloire de la Cité future.
 
Figurez-vous que, à côté de l’Évangile de ce jour où la vocation des disciples qui commence par cette affirmation de ce Jésus sur le temps qui est accompli — à côté de ce texte du jour, les textes qui sont proposés à notre méditation pour cette semaine de prière pour l’unité des chrétiens nous situent précisément dans la perspective de ce pèlerinage dans lequel Dieu lance dès les origines l’humanité pour l’accomplissement de son projet.
 
Ce projet qui prend forme pour l’humanité comme sortie, comme Exode, nous envoie dans les lectures de cette semaine de l’Unité, à ce départ qui est le livre biblique de l’Exode, et à la promesse de la Cité De Dieu du livre de Apocalypse, où il prend sa forme finale :
 
Lisons ces textes :
Exode 40, 1-4 & 34-38
1  Le SEIGNEUR adressa la parole à Moïse:
2  "Au premier mois, le premier jour du mois, tu dresseras la demeure de la tente de la rencontre.
3  Tu y mettras l’arche de la charte et tu masqueras l’arche derrière le voile.
4  Tu apporteras la table et tu en arrangeras la disposition. Tu apporteras le chandelier et tu allumeras ses lampes.
 
34  La nuée couvrit la tente de la rencontre et la gloire du SEIGNEUR remplit la demeure.
35  Moïse ne pouvait pas entrer dans la tente de la rencontre, car la nuée y demeurait, et la gloire du SEIGNEUR remplissait la demeure.
36  Quand la nuée s’élevait au-dessus de la demeure, les fils d’Israël prenaient le départ pour chacune de leurs étapes.
37  Mais si la nuée ne s’élevait pas, ils ne partaient pas avant le jour où elle s’élevait de nouveau.
38  Car la nuée du SEIGNEUR était sur la demeure pendant le jour mais, pendant la nuit, il y avait en elle du feu, aux yeux de toute la maison d’Israël, à toutes leurs étapes.
 
Apocalypse 22, 1-5
1  Puis il me montra un fleuve d’eau vive, brillant comme du cristal, qui jaillissait du trône de Dieu et de l’agneau.
2  Au milieu de la place de la cité et des deux bras du fleuve, est un arbre de vie produisant douze récoltes. Chaque mois il donne son fruit, et son feuillage sert à la guérison des nations.
3  Il n’y aura plus de malédiction. Le trône de Dieu et de l’agneau sera dans la cité, et ses serviteurs lui rendront un culte,
4  ils verront son visage et son nom sera sur leurs fronts.
5  Il n’y aura plus de nuit, nul n’aura besoin de la lumière du flambeau ni de la lumière du soleil, car le Seigneur Dieu répandra sur eux sa lumière, et ils régneront aux siècles des siècles.


*


Dans le temps de notre pèlerinage, signifié par la pérégrination de l’Exode, vers la réconciliation du monde, cette réconciliation promise dans l’Apocalypse — dans ce temps de pèlerinage, Dieu nous est présent, pèlerin avec nous, dans la Tente de la rencontre.
 
Il nous est présent de façon voilée, comme dans une nuée qui nous accompagne, et depuis laquelle nous sommes guidés, comme par la lumière du chandelier de la Tente de la rencontre.
 
On retrouve ce chandelier dans l’Apocalypse, qui souligne ce qu’il signifie. Je cite : Apoc 4, 5 « Devant le trône brûlent sept lampes ardentes, qui sont les sept esprits de Dieu. » C’est ainsi que le livre de l’Apocalypse nous apprend que le chandelier à sept branches accompagne, comme le peuple juif, le peuple chrétien dans sa marche ; il est au cœur du culte de l’Église primitive, symbole de l’Esprit saint qui nous guide :
 
La Gloire de Dieu est présente, au cœur de notre provisoire édifice, comme édifice de toile, celui de notre vie passagère. Le Royaume de Dieu comme caché, mais tout proche.
 
La gloire de Dieu nous dirige, nous fait avancer, nous reposer et avancer encore. Mais comme Moïse ne pouvait pas entrer au cœur brûlant de la Gloire du Seigneur, nous n’avons pas accès au cœur du mystère de notre être, comme au cours d’un pèlerinage… Personne n’a jamais vu Dieu. Seul le Fils unique est dans le sein du Père pour nous le fait connaître.
 
Mais cependant, tout au long de ce pèlerinage il est là, silencieux, mystérieux, qui préside à nos marches et à nos haltes, nuée pendant le jour, flambeau durant nos nuits.
 
Comment signifierons-nous au monde cette présence que nul n’a jamais vue, qui nous guide mais ne se voit pas, qui ne se verra pas — sinon par l’unité de notre marche à son ombre et à sa lumière ?

Dans le temps de notre pèlerinage, signifié par la pérégrination de l’Exode, vers la réconciliation du monde, cette réconciliation promise dans l’Apocalypse — dans ce temps de pèlerinage, Dieu nous est présent, pèlerin avec nous, dans la Tente de la rencontre. Il nous est présent de façon voilée, comme dans une nuée qui nous accompagne, et depuis laquelle nous sommes guidés, comme par la lumière du chandelier de la Tente de la rencontre. On retrouve ce chandelier dans l’Apocalypse, qui souligne ce qu’il signifie. Je cite : Apoc 4, 5 « Devant le trône brûlent sept lampes ardentes, qui sont les sept esprits de Dieu. » C’est ainsi que le livre de l’Apocalypse nous apprend que le chandelier à sept branches accompagne, comme le peuple juif, le peuple chrétien dans sa marche ; il est au cœur du culte de l’Église primitive, symbole de l’Esprit saint qui nous guide : La Gloire de Dieu est présente, au cœur de notre provisoire édifice, comme édifice de toile, celui de notre vie passagère. Le Royaume de Dieu comme caché, mais tout proche. La gloire de Dieu nous dirige, nous fait avancer, nous reposer et avancer encore. Mais comme Moïse ne pouvait pas entrer au cœur brûlant de la Gloire du Seigneur, nous n’avons pas accès au cœur du mystère de notre être, comme au cours d’un pèlerinage… Personne n’a jamais vu Dieu. Seul le Fils unique est dans le sein du Père pour nous le fait connaître. Mais cependant, tout au long de ce pèlerinage il est là, silencieux, mystérieux, qui préside à nos marches et à nos haltes, nuée pendant le jour, flambeau durant nos nuits. Comment signifierons-nous au monde cette présence que nul n’a jamais vue, qui nous guide mais ne se voit pas, qui ne se verra pas — sinon par l’unité de notre marche à son ombre et à sa lumière ?


*


Au livre de l’Apocalypse nous est dévoilée l’espérance de la plénitude de la lumière. Le terme du pèlerinage de notre Exode est atteint. La terre promise, Jérusalem, est atteinte, d’où sourd la vie, comme un fleuve d’eau vive.
 
L’arbre de vie, notre nourriture, est enfin dévoilé. Quelle est, jusque là, cette nourriture de notre unité ?
 
Le Seigneur Dieu est présent au cœur de la Cité éternelle, lui qui est dès les origines est au cœur de nos êtres.
 
De ce cœur la Cité rayonne sa lumière qui rend désormais inutile toute autre lumière… Mais nul ne le voit — sinon dans la figure de « l’agneau qui est au milieu du trône », figure symbolique de celui, Jésus, qui est seul venu dévoiler celui dont la lumière empêche de le voir — « Personne n’a jamais vu Dieu ; Dieu Fils unique, qui est dans le sein du Père, nous l’a dévoilé » (Jn 1, 18).


*
 

Un agneau, rappel de "l'agneau de Dieu qui ôte le péché du monde", réminiscence d'Ésaïe 53. Mais plus que ce seul texte, c'est l'essentiel du contenu des chants du Serviteur d'Ésaïe, qui pour une large part, s'accomplit en Jésus, l'Agneau de Dieu.
 
« Agneau de Dieu. » C'est en s'identifiant au peuple pécheur, que Jésus ôte le péché du monde. C'est en être faible et sans force (Es 49:4) au sein d'un peuple opprimé, affaibli, sans force, que le Serviteur du livre d'Ésaïe reçoit de la faveur de Dieu, qui est sa force (v.5), l'investiture qui en fait son porte-parole jusqu'aux extrémités de la Terre (Es 49:5-6).


*
 

Un agneau, rappel, par-delà Ésaïe, du repas de la Pâque où s’origine notre Exode vers la rencontre. Repas de communion, ainsi en celui qui seul dévoile le Père que nul n’a jamais vu.
 
Repas signe de vie éternelle, de ce fruit de l’arbre de vie qui guérit les nations. C’est le repas espéré de notre unité scellée.
 
Quand saurons-nous le prendre ensemble, ce repas que nous avons pris ensemble aux origines, comme peuple au sortir de la captivité pour sa marche vers la terre promise. Puis les chemins ont divergé — les aléas de la route.
 
Mais des pas s’accomplissent… Déjà anglicans, qui ont reçu la Réforme certes, mais dont l’Église est de structure catholique classique, anglicans et réformés sont en inter-communion. Nous avons changé notre vocabulaire pour désigner les différentes façons de dire le Christ des Églises orientales. D’autres Églises encore ont avancé sur ce chemin cahoteux… Un accord sur la justification à été conclu en 1999 entre luthériens et catholiques. Nous sommes ensemble aujourd’hui dans une cathédrale catholique. Aurait-ce été possible il n’y a que quelques années ?
 
Nous sommes encore au temps des carrefours et des intersections.
 
Si nous savons cela, si nous y réfléchissons, nos divergences peuvent devenir le moteur et le signe de notre prière — celle de Jésus : « que tous soient un » — pour que nos chemins, qui convergent de toute façon vers l’unique Terre promise, nous permettent bientôt de partager le repas qui dessine notre espérance de la Table future du Royaume de Dieu.


*


Mais je viens de donner l’impression que tout cela nous renvoie au futur, à un futur plus ou moins hypothétique !
 
« Là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux » (Mt 18, 20) — tel est le mot d’ordre à côté des textes de l’Exode et de l’Apocalypse pour la prière de l’unité de cette année 2006. Que nous dit Jésus de la sorte ? Est-ce du seul futur que relève sa promesse ?
 
« Le temps est accompli, et le Règne de Dieu s’est approché : convertissez-vous et croyez à l’Évangile. » Aujourd’hui, aujourd’hui précisément. Le Royaume de Dieu s’est approché. C’est ce qu’il s’agit de dire. « Le temps se fait court — la figure de ce monde passe» dira Paul aux Corinthiens (1 Co 7, 29 & 31).
 
C’est bien ce qu’ont entendu les premiers disciples : Simon et André : « Laissant aussitôt leurs filets, ils le suivirent ». Puis Jacques et Jean : « il les appela. Et laissant la barque de leur père, ils partirent à sa suite »…
 
C’est en ces termes que la vocation adressée aux premiers disciples nous est adressée à notre tour : « Le temps est accompli, et le Règne de Dieu s’est approché : convertissez-vous et croyez à l’Évangile. »
 
Entendrons-nous cet appel, qui nous presse à présent à l’unité — ou resterons nous chacun dans sa barque et à nos filets ? « Laissant aussitôt leurs filets, ils le suivirent. » — « Laissant la barque de leur père, ils partirent à sa suite »… À nous à présent…
 


R.P.
Semaine de prière pour de l’unité des chrétiens,
21-22.01.2006  
 
 


 

09:55 Écrit par rolpoup dans Dimanches & fêtes | Lien permanent | Commentaires (0)

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