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24 décembre 2005
Joyeux Noël
Parole faite chair et graines de Lumière |
ean 1, 1-18
1 Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu.
2 Elle était au commencement avec Dieu.
3 Tout a été fait par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle.
4 En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes.
5 La lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas accueillie.
6 Il y eut un homme envoyé par Dieu, du nom de Jean.
7 Il vint comme témoin pour rendre témoignage à la lumière, afin que tous croient par lui.
8 Il n’était pas la lumière, mais (il vint) pour rendre témoignage à la lumière.
9 C’était la véritable lumière qui, en venant dans le monde, éclaire tout homme.
10 Elle était dans le monde, et le monde a été fait par elle, et le monde ne l’a pas connue.
11 Elle est venue chez les siens, et les siens ne l’ont pas reçue;
12 mais à tous ceux qui l’ont reçue, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en son nom
13 et qui sont nés, non du sang, ni de la volonté de la chair ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu.
14 La Parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme celle du Fils unique venu du Père.
15 Jean lui a rendu témoignage et s’est écrié: C’est celui dont j’ai dit: Celui qui vient après moi m’a précédé car il était avant moi.
16 Et nous avons tous reçu de sa plénitude, et grâce pour grâce,
17 car la loi a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ.
18 Personne n’a jamais vu Dieu; Dieu (le Fils) unique, qui est dans le sein du Père, lui, l’a fait connaître.
a Parole, créatrice, est au commencement de toute chose — parole prononcée il y a 5766 ans selon la datation du judaïsme — parole qui pose alors le monde, doté de son substrat, de son terreau de temps et de matière de 13 milliards et demi d’années.
Ainsi ont commencé toutes choses, dans une parole qui fait advenir le monde à la lumière, qui a fait advenir le chaos, de 13, 5 milliards d’années, au jour de la parole créatrice prononcée dans la lumière, et qui résonne dans le temps il y a 5766 ans.
Cette même parole est à nouveau au recommencement de toute chose. Car le monde, qui n’est pas pleinement sorti de la nuit, est appelé à renaître, à accéder à sa plénitude en paraissant en pleine lumière.
Et c’est cette espérance séculaire, signifiée par toutes les fêtes de lumière des différents cultes, qui s’est réalisée à Noël, et que nous fêtons, pour la 2005e fois. « Au commencement » dans l’Évangile de Jean, renvoie à la Genèse où le monde est créé par la parole — le « qu'il soit », « sois » — de Dieu. Dieu dit, et la chose existe, le monde existe, nous existons. C'est à cette Parole qu'il est fait référence ici à Noël, et à la lumière qui en est le premier effet. Une lumière qui précède toute lumière. Celle du soleil vient ensuite : cette lumière-là est la vraie lumière, qui éclaire tout être humain venant dans le monde.
n monde extrait des ténèbres antécédentes à cette parole illuminatrice.
C’est en cette Parole, créatrice, qu’est « la lumière du monde », avant même la lumière naturelle, donc (Jean 1, 9-10). Lorsqu'elle s'exprime, la lumière apparaît : « Dieu dit : que la lumière soit, et la lumière fut » (Genèse 1, 3). Cette lumière précède la lumière du soleil qui n'apparaît qu'au 4e jour dans le récit de la Création. Cette vraie lumière est la lumière spirituelle dans laquelle le monde prend forme.
Cette lumière-même est celle de Noël. Le déroulement ultérieur de la création est le développement de cette illumination du monde, de sa sortie du chaos et des ténèbres. Les choses s'ordonnent en se distinguant, en se séparant : ainsi en premier, le jour d'avec la nuit.
C'est cette même Parole qui nous fait venir à l'être qui peut aussi nous faire venir à la vie de Dieu, à la vie éternelle, pourvu que nous l'accueillions. Car la Création, le monde, dès lors qu'il ne reçoit pas cette Parole par laquelle il existe, est dans les ténèbres, selon que c'est cette Parole, qui sépare la lumière des ténèbres. Parole, et lumière. Souvenons-nous : « ta Parole est une lampe a mes pieds, une lumière sur mon sentier » (Psaume 119, 105).
t cette parole de lumière vient à Noël, comme petit enfant, de sorte que nous puissions l’accueillir le plus simplement… Donnant, à qui l’accueille, le pouvoir de devenir enfant de Dieu à son tour. Autant de porteurs de cette Parole qui fait venir à la vie, lesquels ne sont pas nés de la chair, mais de la volonté de Dieu. Recevoir la Parole qui fait advenir à la vie dans l’éternité.
Face à cela, les ténèbres naturelles sont le signe qu'il est une seule limite à la pénétration de la lumière. Ne pas l'accueillir.
Mais que de possibilités s'ouvrent au contraire par cet accueil : le pouvoir de devenir enfants de Dieu, juste par l'accueil, dans la foi, de cette Parole et de sa lumière.
C'est là le vrai cadeau de Noël. Que cette Parole, dont nous célébrons la naissance en Marie il y a deux mille ans, Parole éternelle qui nous a créés, Parole éternelle qui nous illumine — naisse en chacun de nous pour nous rendre féconds en Dieu.
Qu'elle fasse germer en nous la grâce de l'accueillir d 'où qu'elle vienne ; de ne pas endurcir notre cœur lorsque nous l'entendons où nous ne l’attendrions pas ; car Dieu a pour habitude de déguiser ses anges, comme il a déguisé Marie et Joseph en étrangers que l'on n'a pas su accueillir. Accueillir la Parole créatrice, illuminatrice, source de la vie nouvelle. Cette Parole est le Fils unique de Dieu, en qui demeure pour nous, le pouvoir de devenir enfants de Dieu à notre tour.
Matthieu 2, 12-13 : « Divinement avertis en songe de ne pas retourner auprès d’Hérode, les Mages se retirèrent dans leur pays par un autre chemin.
Après [le] départ [des Mages], voici que l’ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph et lui dit: "Lève-toi, prends avec toi l’enfant et sa mère, et fuis en Égypte; restes-y jusqu’à nouvel ordre, car Hérode va rechercher l’enfant pour le faire périr." »
Les Mages repartant en leur Orient d’origine, Joseph menant l’enfant et sa mère en Égypte. Les deux premiers continents (Asie et Afrique) des trois symbolisés plus tard par le nombre des Mages (le 3e est le nôtre, l’Europe). Matthieu ne nous en a pas dit le nombre. Si on les avait comptés de nos jours, on en aurait eu sans doute cinq : l’Amérique et l’Océanie en plus.
Voilà qu’avec les Mages repartant en Orient et Joseph allant en Égypte, la lumière a commencé déjà à se répandre vers toutes les nations. Comme une graine de lumière, qui va germer jusqu’à nous.
Jésus leur proposa une parabole: « Il en va du Royaume des cieux comme d’un homme qui a semé du bon grain dans son champ » (Matthieu 13:24). Et il explique : « Celui qui sème le bon grain, c’est le Fils de l’homme » (Matthieu 13:37). C’est à dire l’enfant de Noël parvenu à la résurrection.
Il leur proposa une autre parabole: « Le Royaume des cieux est comparable à un grain de moutarde qu’un homme prend et sème dans son champ ». (Matthieu 13:31) — la plus petite graine, selon l’Évangile, qui va ensemencer tout l’univers, comme la graine de lumière semée à Noël. « En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé qui tombe en terre ne meurt pas, il reste seul; si au contraire il meurt, il porte du fruit en abondance » (Jean 12:24). Car c’est de cette graine de lumière là que tout est parti…
R.P.
21:40 Écrit par rolpoup dans Dimanches & fêtes | Lien permanent | Commentaires (0)
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